jeu.

01

oct.

2015

En écrivant sur la cabane...

La vérité coule entre mes doigts, et quand je pense la saisir dans l'instant, elle est déjà ailleurs. C'est une question d'habitude, mais je ne m'y habitue pas. 

 

On voudrait du marbre pour y graver nos certitudes. 

Dérisoire volonté humaine. 

 

Parfois je me surprends à vouloir que ce livre soit un barrage, qui contienne pour quelques instants, quelques années, le flux incessant de la vérité. Que des gens s'écrient : "Comme c'est beau, comme c'est vrai!".

 

Parfois je me surprends à vouloir que ce livre soit un manuel pratique du bonheur, un monolithe de cohérence inattaquable qui pave la route du paradis que les autres auraient perdu. 

 

Parfois je me surprends à vouloir que ce livre soit un joyau ciselé dans la matière brute de l'univers, un ode à la nature poétique des choses, des lieux, des gens, qui remette par tant de beauté un peu d'enchantement dans les yeux de ceux qui daignent contempler

 

Vain orgueil, ego ridicule et mal placé (est-il d'ailleurs jamais bien placé??)

 

Quand j'écris sous la férule de ces volontés, je suis toujours à côté. Je maltraite mon authenticité, rien de bon n'en sort. 

 

La vérité coule entre mes doigts, il faudra m'y habituer. Renoncer à figer, à enseigner, à sublimer. 

 

L'écriture déliée me rend à la joie de créer, loin des comparaisons et des jugements du mental si peu qualifié pour évaluer ce qui déborde de notre âme. 

 

Je souhaite aujourd'hui transformer mes doutes et mes complexes d'artiste en une forte prière pour réveiller la créativité qui sommeille en chacun de nous. Que résonnent dans la grande caverne du monde les dizaines de voix singulières qui tissent la Beauté et la Vérité.